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Carnet de Campagnes
Carnet de Campagnes
9 mai 2013

Un tournant sans retour

J’ai vu la grandeur des industries, j’ai goûté à la jouissance de la supériorité, des responsabilités et de l’argent. 14 mois de salaire par an, déplacements, réunions anglophones avec les Etats-Unis, la Chine, l’Allemagne, … 3000€ par mois à 22 ans.

Tout ce dont les enfants du vide rêvent aujourd’hui.

Mais j’ai vu des ouvriers se faire traiter comme des chiens, le père de famille détruit à 50 ans qui gagne sa misère pour survivre, le dénigrement du monde pour le profit, l’oubli de la terre pour la fournaise.  Des routes devenues vertes fluo, des hommes respirant du méthylchlorosilane, les pressions terribles pour respecter les délais et les productions, le technicien à 75h/semaines pour garder la santé financière de l’actionnariat.

 

Je sais car j’ai vu et ça m’a fait jouir... un temps.

 

Et puis très tôt j’ai compris que je m’éloignais de la vérité. Après 3 ans, le formatage n’a pas suffit. Le mensonge, la manipulation et cette course à la croissance infinie m’à fait vomir. Il était temps de s’enfuir de la matrix bétonnée que l’on m’avait fait avaler, il était de temps de quitter cette prison qui me rongeait la santé, l’esprit et ma liberté !

Le jour où j’ai appelé le directeur européen de cette multinationale pour lui dire d’aller se faire voir, je savais que j’avais pris un tournant et que le point de non retour était passé.

Le responsable technique francophone était parti, je n’étais plus qu’être humain au milieu de nulle part. Que cet immensité abyssale fût terrible, prendre conscience de son inutilité, de sa fragilité, de son ignorance. 1 âme perdue autour de 7 milliards d’autres.  Je n’étais QU’UNE  personne autour de SEPT PUTAIN DE MILLIARDS !!!

 

La reconstruction a été éprouvante, et elle est encore en cours. Les mois d’errance dans le vide sont passés et puis j’ai rouvert les yeux petit à petit, j’ai aperçu le monde et je me suis mis à pleurer.

J’ai pleuré tellement la lumière du soleil était belle, j’ai pleuré tellement la nature pouvait être paisible, j’ai pleuré quand j’ai vu la folie de laquelle je sortais, j’ai pleuré quand j’ai vu mes frères et mes sœurs encore enfermés dans la production, la consommation et le malheur.

Alors, depuis ce fragment qu’il restait de mon être, à partir de cette minuscule étincelle qu’il restait au milieu du noir, j’ai commencé à faire naître ce que serait ma vie. Pas à pas j’ai construit mon monde sur cette fondation infime et tellement solide.

De ce que l’Homme a fait de pire et de meilleur, je pioche ça et là ce que je veux devenir. Ecologie ? je prends, Humanisme ? je prends, Consommation aveugle ? je dénonce.

 

C’est cette apparition et la reconstruction qui a suivit que je vais vous faire partager car aujourd’hui, je suis redevenu assez fort pour Etre et pour vous tirer de toutes mes forces vers l’autre côté de la barrière.

Puissiez-vous mes amis constater un jour ce que je peux désormais voir.

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